Ce soir, tu ne bosses pas. Faut bien que tu puisses dormir à un moment quand même, non ? Mais toi, Maxxie, tu n’es pas une couche tôt alors tout naturellement, tu n’arrives pas à rester en place parce que tu t’ennuies, seule dans cet appartement miteux qui te sert de logement. Tu tournes, tu vires, telle une lionne en cage. Tu te dois de sortir, tu te dois d’oublier, pour toujours et à jamais, parce que tu ne veux pas peser à Jonah, parce que tu ne veux pas être seule à devoir supporter les voisins qui s’engueulent toujours plus fort pour des détails d’une futilité affligeante. Ce que tu veux, ce soir, c’est sortir, te sentir belle, ne pas te sentir invisible, alors c’est en conséquence de cette volonté que tu te prépares ; de toute façon, tu as l’habitude et tu sais, depuis le temps, exactement comment t’apprêter.

Décidemment, tu n’as pas l’habitude d’être de ce côté du comptoir. Tu adresses un bref sourire à ta chère meilleure amie et lui fais signe de te servir ton cocktail favori, tu sais bien qu’elle le connaît. Tranquillement, elle te le sert et toi tu la regardes faire avec un sourire sur les lèvres, soulagée à l’idée que tu puisses enfin souffler un peu et ne pas penser au désastre qu’est la plupart du temps ta vie. Après tout, comment pourrait-on jamais considérer que tu as réussi ta vie, toi qui ne fais rien de ta vie en dehors de travailler pour gagner de l’argent. Tu ne parles plus à ta famille, l’homme que tu as cru un jour aimer t’a complètement brisé le cœur et toi tu n’as pas la moindre idée de là où tu peux bien en être actuellement. La voilà, la vérité ; tu es complètement paumée. Alors, quand tu sens ces lèvres dans ton coup, tes lèvres ne peuvent pas s’empêcher de s’entrouvrir, pour laisser échapper un léger soupir de plaisir. Et pourtant, plus par habitude qu’autre chose, tu te tournes, regardes l’inconnu qui t’a parlé. Tu lui adresses un sourire. « Ah oui… Mmh.. Pourquoi pas. » Tu affirmes avec un sourire taquin, même si d’ordinaire tu aurais repoussé tous les hommes qui t’auraient approchée de la sorte. Seulement voilà, Maxxie, l’alcool présent dans ton corps t’incite à te laisser faire par ce parfait inconnu, allant jusqu’à t’autoriser à lui sourire doucement. « Un Verre ? » Tu proposes tout en en commandant justement un avant de lui tendre.

Les piliers de bar, tu les connais, Maxxie, sûrement parce que depuis que tu es en âge de travailler, depuis que Sarah t’a permis d’entrer dans ce bar et d’y gagner ta vie pour pouvoir te nourrir. Si en général, pour ne pas dire la plupart du temps, tu les rejettes avec toute la facilité du monde comme si tu y étais habituée depuis approximativement ce qui te semble toute ta vie. Même si tu t’es habituée à te faire charmer, puisque ce soir tout est différent, tout est inversé : tu n’es pas derrière le comptoir, tu ne travailles pas et tu as donc le droit de t’amuser à présent. Cependant, état relativement connue par ici, tu ne t’attendais certainement pas à une approche aussi directe, étant habituellement bien plus respectée que cela. Justement, peut être bien qu’au fond, c’est ça qui t’a plu, que de pouvoir te faire accoster autrement que les classiques « t’es mignonne toi. » et les regards salaces. Encouragée par tout l’alcool que tu as ingurgité, tu te laisses faire et vas même possiblement jusqu’à inciter l’homme qui est venu te tenter il y a de cela quelques instants. Encourageant l’homme, tu vas jusqu’à lui proposer un verre, lui montrant ainsi que tu es de ce fait intéressée. « J'étais sur le point de m'excuser pour l'énorme erreur sur la personne mais je crois que je ne me suis pas trompé au final. » Tu ne peux t’empêcher de sourire en coin, regardant cet inconnu qui semble bien déterminé à te tenter jusqu’à ce que tu finisses dans son lit, prise dans ses filets. « Si on recommençait tout... Je pourrais me présenter, vous inviter à boire un verre, on ferait connaissance, on danserait l'un contre l'autre et au final, ça se finirait chez moi... On pourrait peut-être passer à la phase finale. » Tu ne peux t’empêcher de lâcher un rire ; au moins, il est direct. « Tu sais ce que tu veux dis donc… Mais t’es certain de pouvoir l’avoir ? » Tu demandes avec un sourire taquin, prête à taquiner l’homme aussi longtemps que nécessaire dans le simple but de le faire craquer. L’alcool te fait joueuse, Maxxie, l’alcool te fait oublier celui qui compte véritablement pour toi, à savoir Jonah, l’amour interdit que tu n’aurais jamais au grand jamais pour toi. Quitte à ne pas aimer, Maxxie, autant que tu puisses jouer aussi longtemps que tu peux bien le faire. Lançant un regard charmeur, tu regardes l’homme sans trop savoir quoi faire, jusqu’à ce que tu disparaisses entre les personnes une fois ton verre fini. S’il te veut, cet inconnu, il te trouvera. Une fois que tu le vois, tu t’approches et danses tout contre lui, juste assez pour émoustiller l’inconnu.